Suite à la crise du coronavirus et le confinement qui en a résulté, c’était important pour nous de maintenir le lien social et continuer à poursuivre des projets autour de la créativité. C’est donc à distance que l’on a mis en place «une histoire partagée», un projet participatif et créatif favorisant les échanges intergénérationnels.
Une histoire partagée consiste à mettre en relation deux personnes à travers un échange. D’une part la transmission d’une histoire vécue dans son enfance, sa jeunesse par une personne adulte et d’autre part l’appropriation de cette histoire par la mise en image de manière personnelle et créative par un enfant ou tout adulte ayant gardé une âme d’enfant. Les binômes (texte/image) résultats de ces échanges étant alors diffusés sur notre site internet et notre page Facebook. Cette crise a fait ressortir de nouvelles solidarités. Il nous semble évident que ce confinement et la distance ‘physique’ plus importante qu’à l’accoutumée, nous déstabilisent tous en tant qu’être humain de nature sociale. En tant que CEC et ludothèque, il nous a semblé donc logique et important de renforcer la proximité sociale en proposant des projets créatifs et collaboratifs, c’est pour nous une mission primordiale. C’est en consolidant le lien social, en cultivant les élans de solidarité, en mettant à l’honneur la connivence au sein de la population, que l’on pourra faire face à cette
situation. Nous avons reçu 44 histoires de 28 personnes âgées de 35 à 97 ans, allant d’une simple anecdote à un souvenir émouvant de son enfance. Ce projet était prévu pour cette année, mais l’isolement dans lequel on se trouve plongé actuellement lui donne un nouveau sens. En effet, plusieurs personnes nous ont remerciées pour cette initiative et ont pris un réel plaisir à se remémorer des souvenirs. En particulier
les quelques personnes fort âgées placées en résidence qui par l’intermédiaire d’une
assistante sociale se sont prises au jeu avec beaucoup de bonheur. Cela a même été
thérapeutique pour certains résidents. L’assistance sociale sert d’intermédiaire et leur
transmet les dessins déjà réalisés. Ces dessins qui illustrent un fragment de leur vie représentent un soutien, un fil ténu qui les lie au monde extérieur vu leur confinement. Pour compléter les illustrations que nous avons reçues durant le confinement, nous avons
poursuivi ces échanges lors des stages organisés cet été pour les enfants à partir de 5 ans. Nous avons invité un artiste local, René Weling, pour animer un atelier de gravure sur plexi. Les enfants, après lecture du texte transmis, ont projeté leur ressenti dans un dessin gravé.
Les gravures réalisées illustrant les textes seront diffusées dans un petit livret qui matérialisera le lien intergénérationnel d’ «une histoire partagée ».
http://www.c-paje.be/actus/consult/163/la-marelle-tisseuse-de-lien